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le clin d'oeil de Pierre
8 février 2007

Lorient...prélude d' un grand moment !

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L’histoire de Lorient et du Pays de Lorient est intimement liée à sa position stratégique face à l’océan Atlantique et à l’île de Groix, ancien port thonier.

Son identité, Lorient l’a conquise sur la glèbe et les landes et assise sur la mer par le commerce.

En 1664, à la demande de Colbert, Louis XIV autorise la création de la Compagnie des Indes orientales afin de développer les échanges avec l’Asie, et notamment le fructueux commerce des épices. En 1666, le siège de la Compagnie des Indes s’installe à l’abri de la citadelle espagnole de Port-Blavet, actuel Port-Louis, au confluent du Scorff et du Blavet qui forme la rade. Les vallées de ces deux fleuves marquent profondément les paysages et l’activité rurale de l’arrière pays.

L’histoire de Lorient commence véritablement par la création des chantiers navals du Faouëdic : deux frégates et un navire de 1000 tonneaux, le Soleil d’Orient, sortent bientôt des nouveaux chantiers, lesquels attirent des paysans et des ouvriers des quatre coins du royaume. Le Soleil d’Orient, plus connu sous le nom de L’Orient , An Oriant en breton, deviendra l’éponyme de la ville naissante. Epices, thé, étoffes, soieries, laques et porcelaines des « Indes » transitent par Lorient et font la fortune de la Compagnie des Indes et des armateurs, qui s’adonnent par ailleurs au trafic du bois d’ébène et plus tard des contrebandiers.

Dès 1690, la Marine royale installe à Lorient une administration militaire alors que Port-Louis se voit dotée d’ateliers de construction et chargée de l’entretien des escadres.

La guerre de la ligue d’Augsbourg (1696-1697) puis celle de la Succession d’Espagne (1702-1714) perturbent le commerce maritime. La Compagnie des Indes fait faillite et Lorient est plongée dans le marasme.

En 1719, le financier Law fonde une nouvelle Compagnie des Indes qui, par le monopole qu’elle détient sur les échanges entre la métropole et les comptoirs d’Afrique, les colonies de Louisiane et des Antilles, de l’océan Indien et de la mer de Chine, assure à Lorient une ère de grande prospérité.

Entre 1709 et 1730, Lorient passe de 6 000 habitants à 20 000 habitants et connaît une extension urbaine que l’architecte de la Compagnie des Indes, Jacques Gabriel, aura la charge de maîtriser.

En 1738, Lorient, alors érigée en cité, accueille la plus grande foire commerciale d’Europe. Lorient devient le lieu de vente exclusif des produits coloniaux et le centre opérationnel de la construction navale. Ouvriers, soldats, marins, oeuvrent pour la Compagnie des Indes.

La perte des colonies (1763) entraîne une nouvelle fois la faillite de la Compagnie des Indes quelques années plus tard (1769). Mais la disparition de la Compagnie ne signifie pas l’arrêt du commerce avec les Indes, le port de Lorient reste le passage obligé des retours et des ventes. En 1770, les chantiers navals sont rachetés par le Roi et transformés en port de guerre et arsenal royal. Les négociants se multiplient avec le développement des armements privés dans l’Océan Indien, la guerre d’indépendance américaine, les perpectives ouvertes par le port franc et la ligne transatlantique Lorient - New-York. Lorient est, dans les années 1770, l’un des quatre ports français capable de construire des vaisseaux de lignes.

En 1785, la Compagnie dite de Calonne est créée mais son monopole commercial en dehors du territoire français sera aboli cinq ans plus tard par la Révolution (assemblée constituante de 1790). En 1791, Lorient est institué port militaire.

Sous la IIIème République, la ville de Lorient est marquée par de profonds changements politiques, économiques et sociaux. Le port lorientais se réveillle. L'industrie métallurgique, grâce aux forges de Lochrist, prend un véritable essor . Avec trois atouts majeurs - l’énergie hydraulique des barrages du Blavet, la forte demande en fer blanc des conserveries de poissons et une main d’oeuvre rurale nombreuse et bon marché - les forges deviennnent le deuxième employeur du département, et le port d’Hennebont, le second port maritime du Morbihan.

De nombreuses infrastructures se développent : extension du réseau d’eau potable, lignes de tramway électrique, créations de boulevards, établissements publics (écoles, hôpital...). Les espaces portuaires de la ville bénéficient durant cinquante années, entre 1880 et 1930, de réaménagements conséquents, alors que le trafic commercial explose.

En 1920, le premier navire est accueilli au port de Kergroise. Entre 1922 et 1927, le port de pêche de Keroman est édifié. Cinq ans plus tard, un slipway unique en France, est mis en service. L’avancée technologique héritée du XIXe siècle en matière de marine à vapeur ainsi que sa position stratégique sur l’océan Atlantique favorisent vraisemblablement le développement d’une nouvelle activité économique : la pêche.

Entre 1926 et 1939, la production débarquée passe de 23000 tonnes à plus de 33000 tonnes, les équipages, de 1460 à 1997 hommes. Mareyage, construction navale, maintenance, armement, conserveries de poissons, ateliers de transformation... constituent les activités dominantes de Lorient. Lorient devient le 3e puis bientôt le 2e port de pêche français. Kergroise devient un grand port charbonnier : les importations passent de 31 000 tonnes en 1901, à 239 000 tonnes en 1930, soit la moitié du trafic portuaire. Grand port d’armement, de commerce et de pêche, la diversification des activités industrielles modifient considérablement le paysage économique local.

En 1911, la population passe à 50 000 habitants. Face à la crise de la pêche côtière qui nécessite de se rendre dans des lieux beaucoup plus éloignés, Lorient va jouer la carte du chalutage à vapeur et exploiter sa situation maritime médiane entre la mer d’Irlande et le Golfe de Gascogne. Alors que la pêche s’industrialise, le pôle de l’activité halieutique se déplace sur Lorient. Le port du Faouëdic, aménagé au XIXe siècle, partiellement occupé par des bâtiments de guerre, de pêche et de commerce, est désormais trop exigu et insuffisamment accessible. Avec la modification de la géographie portuaire et de l’espace urbain qui se déplace vers le sud-ouest, un nouveau quartier se dessine : Nouvelle-Ville.

Jusqu’en 1940, l’arsenal construit de nombreux bâtiments de moyen et léger tonnage dans la grande forme et sur les cales de la rive gauche. A la veille de la seconde guerre mondiale, Lorient est à la fois un port militaire avec un arsenal à l’avant-garde des techniques navales, un port de commerce actif et un port de pêche en pleine croissance. Keroman compte autant d’emplois que l’arsenal et autant que la Marine et l’Armée de terre réunies. En un siècle, la population a doublé.

Le 3 septembre 1939, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne qui vient d'envahir la Pologne. A travers l’amiral Dönitz et les sous-marins u-boote, le IIIe Reich met en oeuvre sa stratégie pour gagner la Bataille de l’Atlantique : attaquer les flottes de surface et empêcher l’ennemi de s’approvisionner en matériel et en armes aux Etats-Unis. En juin 1940, l’amiral Dönitz choisit d’établir son PC à l’arsenal de Lorient.

Alors que les u-boote coulent de plus en plus de navires et que la menace gronde pour les alliés, le cabinet de guerre donne son autorisation de bombardement de zone contre les bases opérationnelles des u-boote sur la façade Atlantique. Winston Churchill ordonne des bombardements massifs, en priorité sur Lorient pour dévaster la zone de Keroman.

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A partir de janvier 1943, la population civile est évacuée. De mi-janvier à mi-février 1943, les Anglais larguent plus de 4 000 tonnes de bombes sur la ville. Lorient, champ de ruines, détruite à 85 %, est anéantie. Seule la base des sous-marins est intacte.

En 1944, après le débarquement allié en juin, la Bretagne est libérée en août. Mais le combat continue pour les Allemands. La ville est transformée en poche de résistance par l’ennemi, qui ne rendra les armes que le 10 mai 1945, deux jours après l’armistice. La base des sous-marins porte le nom de l’officier alsacien du Génie maritime, l’ingénieur-Général Stosskopf, alors sous-directeur des constructions navales à l’arsenal, fusillé en 1944 par les Allemands pour avoir divulgué aux alliés des informations sur la disposition des lieux et les mouvements des U-Boot. Elle représente l’édifice militaire le plus gigantesque jamais construit en dehors d’Allemagne par les nazis.

La Marine nationale utilise la base des sous-marins jusqu'au 28 février 1997. Dès la Libération, les installations permettent un redémarrage immédiat de l'arsenal et stimulent les investissements de la reconstruction. De 1958 à 1984, elle accueille trois générations de sous-marins d'attaque à propulsion classique, armés par plus de 1800 agents militaires et civils. La base de Lorient ne pouvant recevoir de sous-marins à propulsion nucléaire, son abandon est évoqué dès les années 70. Le plan Optimar de 1992 prévoit la fermeture du site. Celle-ci est effective en 1997.

La fermeture de Keroman symbolise les bouleversements de l'économie lorientaise, en pleine restructuration depuis les années 80.  Dans le même temps, la ville a su prendre le virage des nouvelles technologies avec l'implantation de nombreuses entreprises en pointe, un pôle audiovisuel qui se développe dans les espaces libérés par l'Armée dans l'arsenal, l'accueil de TV Breiz.

Lorient a su aussi favoriser le développement de la formation par l'implantation de nombreuses unités de l'université de Bretagne sud.

Enfin, les années 70 ont vu la création du festival interceltique, qui est passé d'une réunion de passionnés assez confidentielle, à un événement international.

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Le festival est en effet le plus important festival d'Europe avec plus de 600 000 visiteurs et des milliers de musiciens. C'est aujourd'hui l'événement culturel majeur de la ville, qui se tient chaque année pendant la première quinzaine du mois d'août.

44 36 96

quelques photos....

decouverte  gabriel1  plaisance5_les_quais

rueduport  pompons  portdepeche

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Commentaires
G
j'apprécie beaucoup tous les articles sur les villes qui vont accueillir cette année les grandes érpeuves de triathlon...pour beaucoup c'est une découverte sympa...de savoir quand même où on met les pieds.<br /> merci pour ton blog qui est une mine de connaissances
le clin d'oeil de Pierre
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