non je n'oublie pas...
Ouaouh! depuis le 13 juin, je n'ai plus rien écrit sur Oran !! Rassurez-vous la page est loin d'être tournée, car en contact régulier avec Malek et Nacera ( webcam oblige !!), je me tiens au courant de l'actualité, mais surtout ces échanges me permettent inconsciemment d'être toujours là-bas.
Ce qui me touche aussi, ce sont les messages de sympathie reçus de la part d'oranais de tous bords qui ont retrouvé à travers toutes ces pages, tous ces diaporamas, toutes ces vidéos un peu d'eux-mêmes tout simplement.
Ma ville , je la vois tous les jours à travers une belle photo sur mon bureau, et je la regarde toujours avec une question lancinante: "quand est-ce que j' y retourne ?".
En attendant cette évidence, je travaille sur une compilation de tout ce que j'ai écrit sur mon blog.
Le titre ? pas encore vraiment défini. Mais j'ai un faible pour "enraciné" !!
en exclusivité ! le préambule :
" En 1962, on parlait de rapatriés, d’expatriés, de déracinés. Malgré cela mon statut d’adolescent me donnait la possibilité de repartir dans une nouvelle direction sans trop de soucis, au milieu d’une famille qui faisait tout pour me permettre de vivre le mieux possible, mais aussi qui me protégeait de cette tristesse permanente que ce départ avait naturellement provoqué. Je la voyais, je la sentais, je n’étais pas dupe, mais mon insouciance me poussait à faire table rase de cette page d’histoire. J’étais jeune et j’avais l’avenir devant moi !
Au fil du temps, est apparu le besoin d’en savoir plus, de découvrir cette Algérie qu’au fond j’avais l’impression de mal connaître. Que restait-il de ces seize années passées « là-bas » ? Je m’apercevais en grandissant, en parlant avec mes proches que de très nombreux souvenirs s’étaient estompés, et j’appréciais assez peu le fait de « ne plus me rappeler » certaines choses, certains mots !
Autant Oran était ancrée en moi avec des détails parfois surprenants, autant « la vie de tous les jours »m’échappait. Sachant que cette partie-là serait difficile à reconquérir, il me fallait alors trouver le moyen de pallier à « ces absences ».
Un mot m’est rapidement venu à l’esprit : enracinement. Oui, il fallait que je devienne un enraciné, le regard et l’esprit complètement tournés vers ma ville et mes origines. Je devais collecter un maximum d’informations « périphériques » pour me souvenir et me reconstruire.
En mai 2006, l’idée me vint de créer un blog. Je le voulais ouvert sur de nombreux thèmes auxquels j’étais sensible, mais il était évident que l’Algérie et plus particulièrement Oran auraient toute leur place. Et puis cette diversité me permettait de prendre mon temps pour ordonner tant soit peu toute cette collecte venue de partout et la mettre en perspective avec « mes » souvenirs personnels.
Enfin, je voulais « partager » cette longue quête avec toute la pudeur la retenue et la modestie qu’un tel exercice requiert.
J’ai donc continué à me documenter, j’ai beaucoup lu, vu, et petit à petit j’ai retranscrit tout ce que ma mémoire emmagasinait : calmement, posément (pas toujours évident car une certaine excitation m’ a accompagné tout au long de ce périple !), m’ouvrant à toutes sortes d’idées, de témoignages, de récits ( merci Internet pour cette mine inépuisable !), j’ai avancé dans cette véritable soif de « retrouvailles », et c’est tout naturellement que l’idée de « revenir au pays » réellement s’est imposée à moi.
J’étais arrivé à un stade où j’avais une double vie, voire une double identité ! Je passais sans difficulté du réel au virtuel et vice-versa, avec en toile de fond une relation incroyablement forte avec mon père disparu en 1999. Il m’accompagnait dans cette mission et me transmettait une détermination sans faille pour avancer, pour aboutir, pour porter, pour vivre pleinement le projet.
Coïncidence ? Prémonition ? Mon premier papier sur Oran date du lundi 5 juin 2006…J’étais à mille lieux de me douter qu’un an après jour pour jour, je me retrouverais sur MA terre.
Je n’oublierais jamais tous ceux (Omar, Malek, Amine, Jug, Fanfan et bien d’autres) qui ont permis la pose de la première pierre : jeunes et anciens du lycée Pasteur (ex-Lamoricière) et leur site. La passion de leurs échanges a permis une intégration d’une facilité déconcertante: une mention toute spéciale pour Christine qui m'a poussé et accompagné dans cette démarche.
Et d’une phrase à une autre, un jour on s’entend dire : « qu’est-ce que tu attends pour revenir ? ». Je ne me le suis pas fait dire deux fois !! Un premier contact par webcam interposée me fait faire la connaissance de Malek, chirurgien dentiste. On sympathise immédiatement, on se raconte nos vies, on s’apprécie, et d’une phrase à une autre, un jour on s’entend dire : « Tu prends tes billets et je te reçois à la maison !! ». Sur le moment on a un peu chaud, même si au fond de soi, on attend avec gourmandise cette invitation. Malek n’a pas eu besoin d’insister !"
La suite?
Eh bien j'ai trouvé un site qui va me permettre d'éditer tout cela photos à l'appui (www.monalbumphoto.com), et à moindre frais.