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le clin d'oeil de Pierre
31 janvier 2009

Lamoricière...

Journée "scolaire"....

Jeudi 7 juin : programme soutenu…

La journée commence avenue Loubet près de la place des Victoires. Après avoir garé la voiture dans une rue voisine sous la surveillance d’un  gardien (l’un des nombreux petits boulots), nous déambulons sous les arcades avec visite du magasin « Images » où l’on trouve toutes sortes de peintures, photos et poteries d’artistes oranais.

Nous prenons des gâteaux dans  l’une des meilleures pâtisseries d’Oran : « l’Algéroise », un comble ! Sans oublier les « madgebs » des crêpes farcies, et nous remontons vers la gare destination l’école Lamoricière.

La porte est entr’ouverte. J’entre dans la cour et m’approche d’un petit groupe de personnes ; je me présente, et la directrice m’accompagne très gentiment dans l’une des classes qui m’ont accueilli pendant quelques années.

Les pupitres sont toujours là, et en m’asseyant des souvenir ressurgissent dans mon esprit.

Le jour où m’amusant avec un ressort à l’abri des regards, les mains cachées sous le bureau, je finis par le planter dans mon index. Cet acte va être le début d’une souffrance et d’un calvaire que seuls mes larmes et un « Monsieur j’ai fait une bêtise ! » vont stopper ! En effet voulant le retirer, je le roulais dans le mauvais sens, et au lieu de sortir il s’enfonçait un peu plus !

Et ce jour où rentrant à la maison, ma mère s’aperçoit que ma bouche et mes lèvres ont une allure bizarre. Après un interrogatoire soupçonneux, je lui avoue que mon maître en guise de punition nous impose de tenir entre les dents une sorte de bouchon en caoutchouc…bonjour l’hygiène ! Ni une ni deux, direction l’école, explications tendues, et une conclusion attendue par tous les parents : le retrait pur et simple de ce genre de punition. Dans mon malheur, je deviens un héros !

A la récréation, les parties de « pignols » noyaux d’abricots que nous mettons en tas et qu’il faut faire tomber pour les gagner, les « cartelettes », paquets de cartes de boîtes d’allumettes qu’une frappe de main légèrement creusée nous permet de retourner. De véritables institutions scolaires !

Après avoir chaleureusement remercié la directrice, nous regagnons la gare et sa très belle architecture, puis la rue Lamoricière et la fameuse côte, signe de la fin de notre calvaire quand nous rentrions du lycée!

Quelques échanges avec des passants, le propriétaire d’une mercerie qui nous offre un café tout en se rappelant les bons souvenirs au temps où français et musulmans vivaient en bonne harmonie, quoi qu’on en dise! Et toujours ces "bienvenue chez vous" qui font chaud au cœur.

Nous passons chez Belkacem récupérer nos achats de la veille et retour vers Canastel après un détour par Saint Eugène  et le bâtiment des petites sœurs des pauvres.

Après déjeuner, Malek prend le relais et nous partons pour le lycée Lamoricière aujourd’hui Pasteur. Arrivés sur place, la visite ne pose aucun problème, et c’est à nouveau un moment fort de cette semaine. Le bâtiment est resté tel quel. Les noms des cours sont toujours les mêmes: Oliva,  Pachtère. Les petites fontaines centrales ne déversent plus d’eau, mais elles sont là, le carrelage et les encadrements des portes des classes sont toujours les mêmes. Dans ce lycée calme et sans bruit (vacances obligent) j’aurais aimé, douce utopie,  entendre les pas, les mots, les cris de tous ces copains que j’ai perdus de vue, les repas le midi au réfectoire, tout ce qui en faisait un lieu de vie grouillant et extraordinaire. Je me souviens  au plus fort des manifestations, quand les grands venaient nous chercher, et assis au milieu des cours, nous bravions les hélicoptères qui survolaient la ville. Seul petit bémol, la partie droite du lycée s'est transformée en consulat de France. Nous remontons à présent vers le stade municipal ex- Fouque-Duparc, et je repense à son inauguration avec le match entre le Real de Madrid et le Stade de Reims, mais aussi  sur les épaules de mon père à l'accueil par des milliers d’oranais du Général de Gaulle. La ville s'était parée de ses plus beaux atouts; des centaines de milliers de drapeaux bleu blanc rouge aux balcons.
Nous continuons notre tour de ville et passons devant le siège de l’ASMO, club  qui a fait les belles heures du sport oranais, tout comme le CALO, le GCO, le CDJ, l'USMO, les Spartiates, le FCO., puis l'hôpital d'Oran, et les arènes.
Avant dernière étape de  cette journée : Santa Cruz. Une ascension pleine de frissons. Oran s’étend à nos pieds, fidèle à sa réputation, belle, pleine, fière. Et moi je suis aux anges d’être l’un de ses fils. La basilique est fermée pour travaux, mais cela ne nous empêche pas de l’admirer.

Quel point de vue sur le port, sur cette Méditerranée calme, bleue, sur le front de mer et ses immeubles remparts infranchissables, sur la cathédrale, qui se dresse impériale, sur l’hôpital Baudens que mon père a fréquenté pour l’ablation d’un ménisque, opération importante à l’époque ! Et au-dessus de nos têtes, le fort, défenseur suprême de la ville.

Nous partons maintenant en direction du casino de Canastel qui reste toujours un haut lieu de l’animation oranaise avec son hôtel, sa boîte de nuit, ses jeux et sa piscine.

La journée se termine à Bouisseville chez Naziha et Latfi pour une brochette party. Nous avons le plaisir de faire la connaissance d’amis, et cette soirée clôture une journée encore bien remplie !

à suivre...

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Commentaires
D
Bonjour,<br /> Tout à fait par hasard, je suis tombé sur votre récit de voyage en Algérie. En lisant la"journée scolaire" (jeudi 7 juin), j'ai eu le plaisir de lire qu'une cour du Lycée Lamoricière portait toujours le nom de mon grand oncle Félix De Pachtère (1881-1916), agrégé d'histoire et de géographie, membre de l'École Française de Rome. Marié à Marie AUZIMOUR, fille du Maire de Misserghin. Félix De Pachtère est mort pour la France, Lieutenant, tué au combat en Macédoine à 35 ans. On lui doit un travail considérable sur l'époque Gallo-Romaine.Son nom est inscrit au Panthéon à Paris. <br /> Une rue d'Oran portait son nom.<br /> La fille de Félix enseignait l'espagnol dans ce même lycée.Décédée en 2007 à Nice.<br /> Merci d'avoir fait partager vos souvenirs.<br /> Amicalement. Georges De Pachtère
J
Qu'ils sont beaux ces récits, emplis de véracité et de couleurs; j'attends la suite....
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