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le clin d'oeil de Pierre
14 janvier 2015

2 articles de "Courrier International" parmi tant d'autres qui posent question...

 

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 Je ne fais que retranscrire ces deux articles qui montrent toute la complexité qui nous attend demain...mais le contraire aurait été surprenant !

LA LIBERTE D' EXPRESSION FAIT DEBAT...

AFP                 
La presse japonaise publie en Une le 12 janvier 2015 les photos de la mobilisation en France, au lendemain des attentats qui ont fait 17 morts dans l'Hexagone                       

"Je ne suis pas Charlie": au-delà de la condamnation sans appel des attentats meurtriers perpétrés contre les journalistes de Charlie Hebdo, le débat sur la liberté d'expression et le droit d'offenser fait rage à l'étranger entre défenseurs et détracteurs du journal satirique.

L'assassinat la semaine dernière à Paris par trois jihadistes de 17 personnes dont 12 au siège de l'hebdomadaire a connu un retentissement mondial sur Facebook et Twitter où des millions d'internautes ont exprimé leur solidarité avec les victimes en se rangeant sous le hashtag #JeSuisCharlie.

Et des dizaines de milliers de personnes dans le monde ont défilé dimanche au moment même où 3,7 millions d'autres battaient le pavé à Paris et en province, un record absolu depuis la Libération en 1944.

Des voix discordantes tentent toutefois de se faire entendre -- et comprendre -- face à ce qu'elles considèrent comme une communion artificielle qui escamote l'examen sur les racines du mal ou célèbre une publication "raciste" visant avant tout les musulmans.

Le hashtag #JeNeSuisPasCharlie concentre sur Twitter ces critiques de nature parfois très différente: "Bizarrement quand je dis #JeNeSuisPasCharlie on m'insulte mais quand Charlie insulte notre prophète ça devient de la liberté d'expression", écrit @SinanLeTurc tandis que @arthurtutinTW dit "Stop au marketing sur les sujets les plus douloureux".

Editorialistes et leaders d'opinion ont également exprimé leur malaise à l'étranger, dans des pays à majorité musulmane mais aussi aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, pays qui ont payé un lourd tribut au terrorisme islamiste.

Dans les colonnes du New Yorker, l'écrivain nigérian-américain Teju Cole écrit : "Ce qui est en jeu n'est pas tant le droit de dessiner ce que l'on veut mais le fait que, à cause des meurtres, les dessins doivent être célébrés et reproduits".

"Ce n'est pas parce qu'on condamne leur odieux assassinat qu'on doit embrasser leur idéologie", ajoutait-il.

- Limites de la satire -

A Londres, le Guardian défendait peu ou prou le même point de vue.

"Le soutien au droit inaliénable d'une publication de suivre ses propres jugements éditoriaux n'oblige pas à faire écho à ces jugements", a plaidé le journal alors que des lecteurs ou des collaborateurs de Charlie Hebdo ont regretté que d'autres journaux n'aient pas relayé leurs caricatures après la tragédie.

Dans le même quotidien, le dessinateur Joe Sacco trace "les limites de la satire" à travers quelques planches sur "un noir qui tombe d'un arbre une banane à la main" et "un juif qui compte son argent", les comparant aux caricatures de Charlie Hebdo sur les musulmans. "Je suis bien autorisé à offenser, n'est-ce pas?", feint-il de s'interroger.

A rebours, le célèbre dessinateur Art Spiegelman a quant à lui dénoncé dimanche à Pékin "l'hypocrisie" de la vaste majorité de la presse américaine qui, tout en prônant haut et fort la liberté d'expression, refuse de publier les caricatures de Charlie Hebdo.

Art Spiegelman considère que le journal libertaire a rempli sa "mission" en publiant en 2006 une caricature controversée de Cabu, dans laquelle Mahomet se cache les yeux et juge que "c'est dur d'être aimé par des cons".

"Ce dessin ne se moque pas du prophète. Il fustige les fidèles prêts à tuer", a souligné à l'AFP l'Américain, créateur de la mythique BD "Maus" sur la Shoah.

Les caricaturistes de Charlie Hebdo ont souvent rappelé, dessins à l'appui, qu'ils n'épargnaient ni le christianisme ni le judaïsme et que leur cible était l'intolérance et le fondamentalisme. La conférence de rédaction du mercredi 7 janvier au cours de laquelle le massacre a eu lieu était consacrée à la lutte contre le racisme.

En Asie, plusieurs organes de presse, en particulier dans des pays avec des lois très restrictives en matière de liberté d'expression, ont condamné les attentats tout en dénonçant la "ligne Charlie Hebdo".

Pour le New Straits Times, organe officiel du gouvernement malaisien, l'hebdomadaire français "ne pouvait répandre impunément son message qui confine à la haine".

En Chine, où la presse est censurée, si le très officiel Global Times a appelé "la communauté internationale à défendre l'intégrité physique des éditeurs du magazine", il estime que "cela n'oblige personne à prendre parti pour leurs dessins controversés".

UN JOURNAL ISRAELIEN EFFACE ANGELA MERKEL DE LA PHOTO A PARIS
Un journal juif ultra orthodoxe a effacé toutes les femmes présentes sur la photo des dirigeants politiques prise dimanche, lors de la marche républicaine, à Paris.                        
La photo retouchée publiée en une du journal israélien le 12 janvier 2015 - DR     La photo retouchée publiée en une du journal israélien le 12 janvier 2015 - DR    

"Où est Angela ?" s’interroge le quotidien israélien Haaretz, qui rapporte que HaMevaser (L’annonceur), un journal ultra orthodoxe juif financé par Meir Porush, un rabbin membre du parti Judaïsme unifié de la Torah, a effacé les femmes sur la photo des dirigeants politiques présents à la marche du 11 janvier à Paris.
La chancelière allemande, mais aussi Federica Mogherini, la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, ainsi qu'Anne Hidalgo, la maire de Paris, ont tout simplement disparu après un passage par Photoshop. Le site américain Mediaite, qui a passé la retouche au crible, écrit : "Nous avons été témoins de plusieurs opérations de Photoshop dans notre histoire, mais ce photomontage est assez grossier".
Ci-dessus, une photo du cortège des chefs d'Etat, non retouchée, où on voit Angela Merkel aux côtés de François Hollande (Photo : AFP)
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"Tenir les femmes à l’écart des yeux du public n’est pas nouveau dans le monde juif ultra orhtodoxe, réagit Haaretz. Dans les partis politiques israéliens qui représentent les ultra orthodoxes, les femmes ne peuvent tout simplement pas se présenter à la Knesset. Dans les publications et publicités de ce monde là, les images montrant des femmes sont totalement absentes, c'est un monde d’hommes et de garçons qui est représenté (…). Bien sûr, nous autres Israéliens nous pouvons dire que cette histoire concerne la communauté ultra orthodoxe, mais cela est toutefois gênant au moment où le monde occidental se rassemble contre les manifestations de l'extremisme religieux, de constater que nos extrémistes se débrouillent pour se faire remarquer, et cela dans un journal qui appartient à un membre de la Knesset."
De son côté, le quotidien britannique The Independent rappelle un célèbre précédent : en 2011, Der Tzitung, un journal juif orthodoxe basé à Brooklyn, avait été contraint de présenter ses excuses après avoir effacé Hillary Clinton et une autre femme d’une photo montrant Barack Obama et son équipe à la Maison Blanche, en train de suivre l’opération au cours de laquelle Ben Laden fut tué.
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