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le clin d'oeil de Pierre
30 décembre 2008

monts et merveilles du faron...

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Dimanche 22 mai 1988...Triathlon de Toulon.

Samedi 21, 16h21: le TGV 813 arrive pile à l'heure sans se soucier du  mistral qui balaie les quais de la gare. Mon guide qui n'a rien à voir avec la Nathalie de Gilbert Bécaud me prend en charge, et je me donne le départ du triathlon de Toulon.

Première impression: un engrenage bien huilé, où chaque pièce semble à sa place, prête à remplir la mission que l'on attend d'elle. Les premiers contacts avec les responsables se font avec les politesses d'usage dans le genre " vous avez fait un bon voyage?"- "oui merci"- "tout se présente bien?"-" pas de problème" etc...

Mais quelque chose me dit que cette épreuve nous réserve des surprises. Le ton est déjà donné par l'ambiance qui règne avec ce mélange d'accent méridional et pied-noir!

Nous partons en reconnaissance. Notre guide qui ne ressemble toujours pas à Nathalie, mais qui connaît à fond le menu, nous détaille minutieusement les différents parcours. Comme entrée, départ de l' épreuve natation de la plage du Lido l'une des anses du parc du Mourillon, et arrivée 1500 mètres plus loin dans la baie du Levant. Puis nous attaquons le plat principal avec quelques kilomètres sur la corniche et dans la banlieue et la montée en sens unique du mont Faron.

Coup de coeur en imaginant tous ces grands champions cyclistes du Paris-Nice qui l'ont gravi et une pensée émue pour ces triathlètes qui vont marteler ses flancs à un rythme le plus souvent saccadé, sans avoir le temps d'admirer la rade tout en bas. Après une descente où les virages succèdent aux virages, nous terminons notre ballade avec un dessert de 10 kilomètres mi-corniche, mi-plages du Mourillon.

Deuxième impression à la fin de notre périple: le triathlon de Toulon est d'une rare précision., Il faut dire que notre guide, qui à regarder de plus près, a de faux airs de Bécaud !!, s'est bien défendu, et que sa mission était de nous convaincre: je commence à me sentir Toulonnais!

Vers 21 heures, nous nous retrouvons à table en compagnie des frères Cordier, de la famille Bradkte ( Charles est champion du Luxembourg), de Didier Taberlet et son éternel sourire, d'Alain Neveux aux idées aussi longues que ses cheveux (projet d'organisation d'un triathlon à l'île Rousse en août).

23 heures: dodo...Dur de dormir la veille d'une épreuve. Je ne suis pourtant que le speaker, mais je ne peux m'empêcher de vivre au rythme des triathlètes.

Dimanche 22, 7h30. Je suis sur le pont avec les organisateurs: nous peaufinons les derniers détails techniques d'une animation en direct de toute l'épreuve. Et déjà une troisième impression, qui est en fait une constatation: bonne humeur et sérieux sont de mise ici. Gilles qui va me piloter surs sa Honda est tout heureux à l'idée d'être aux premières loges. Une complicité sans faille nous permettra de nous éclater comme jamais.

Nous sommes à moins de 5 minutes du départ du triathlon promotion: triathlètes en combinaison et attentifs. Pour certains c'est une première, commissaires du CONADET en place, organisateurs un peu tendus. Le starter libère tout le monde à 9 heures précises. Les chronos tournent et commence alors une journée inoubliable, d'une grande intensité relationnelle et émotionnelle. Les politesses de la veille se sont déjà transformées en tutoiements. Je me surprends même à certains moments à accentuer le peu d'accent pied-noir qui me reste !

11h45: le promo est entièrement bouclé: deux noms à inscrire sur nos tablettes: le cadet François Chabaud de Salon Triathlon et l'espoir Patrick Charles du même club, premier et deuxième de l'épreuve.

Quatrième impression: cet après-midi ça va faire très mal. Derrière des véhicules stationnés sur le parking, apparaissent les concurrents dans leurs costumes bariolés ( Rodolphe Retrain a fait des émules !), tous très calmes, concentrés. Parmi eux Yves et Jean Gabriel Cordier, Michel Gavet, Marc Bourrel, les deux Christophe Jouffret et Deplancke, Charles et Annie Bradkte, Eric Lacaze, Didier Taberlet rejoint au top 5 du sourire par Laurent Boquillet, Serge Reggiori, Christine Bogey. Une bien belle brochette! Quelques interviews: dans l'ensemble aucun ne semble particulièrement effrayé par le Faron. A croire que c'est moi qui ai peur à leur place!

14h30: 2ème départ de la journée. Je continue de m'amuser, et toujours en compagnie de mon pilote, très sûr de lui, nous repartons de plus belle, guidon et micro en mains. Je ne quitte pas Yves Cordier d'un pneu. Difficile de trouver des expressions pour qualifier sa prestation. Facilité, rigueur, communion parfaite avec sa machine, un vrai 'jeune" professionnel. Il semble avaler les kilomètres comme mon fils avale une glace au chocolat: un mélange de jouissance et de gros appétit.

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( photo Thierry Deketelaere )

Dès l'amorce des premières difficultés, les écarts augmentent progressivement: Jouffret, Bourrel, J.G Cordier, Gavet et deux danois que l'on n'attendait pas en si bonne place, sont pointés à 1'30, puis 2', puis 3' pour atteindre les 4' de retard en haut du Faron.

De superbes clichés de ces héros d'un jour, tour à tour assis, puis en danseuse, les visages crispés, des lueurs de découragement dans les yeux, l'impression de les entendre parler dans leur tête : " mais qu'est ce que je fous là !"-"ne baisse pas les bras"-"bon Dieu, que c'est dur"-"allez, c'est bon, tu es presque en haut".

Jouffret craque pendant que les deux danois espacés de quelques mètres redescendent sur Toulon comme deux "fadas" ( terme qui n'a rien de méchant !) sur deS vélos type contre la montre, prenant des risques inconsidérés et refaisant leur retard sur Cordier beaucoup plus prudent. Derrière on s'accroche comme on peut: J.G Cordier, Bourrel, Gavet à leur guidon, moi à la moto !

Des passages à plus de 70km/ heure avec des virages en épingle à cheveux qui nous plaquent sur le siège. Dans les dix derniers kilomètres, sur le plat, la moyenne dépasse allègrement les 45 km/heure.

A la fin du vélo, Yves compte 1' d'avance sur Gabor et 1'30 sur son compatriote Bech.

La partie pédestre confirmera malgré tout la supériorité du niçois qui avouera à l'arrivée ne pas avoir pris à la légère le retour des deux danois: " ils ont en plus de sérieuses références en Europe", ajoute t-il.

Chez les feminines, Christine Bogey finit première devant l'espoir régional Valérie Chrétien et la luxembourgeoise Bradkte.

Je suis encore sur un nuage: sur le podium, personnalités, sponsors( une liste impressionnante: normal car le triathlon de Toulon placé sous l'égide du Rotary Club offre tous ses bénéfices pour la lutte contre la mucovicidose), récompenses, applaudissements se succèdent.

Il est 18h15: j'arrête de parler ou presque.

Dernière impression qui se transforme vite en certitude: le triathlon est une sacrée belle famille et j'en fais partie.

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