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le clin d'oeil de Pierre
2 février 2009

un coup sur la tête...

dur dur...

à suivre...

Vendredi 8 juin : mes vacances au Cap Falcon…

Christine se repose, et je pars donc avec Malek au rendez-vous que nous avions pris avec Ghalia et Mourad. Mais avant de les retrouver j’en profite pour refaire le boulevard Marceau à pied, m’arrêtant devant le magasin de photos transformé en quincaillerie, le bar des Roman, aujourd’hui fermé, la pharmacie, la boulangerie sur le trottoir opposé, le magasin de la famille Cadène, autant d’endroits pleins de souvenirs.

Nous retrouvons Ghalia Mourad et leurs deux filles: moment à nouveau chaleureux. Ghalia ayant l’intention de venir voir son fils en France, je lui propose de lui fournir une attestation d’hébergement nécessaire à la constitution d’un visa. Avant de nous quitter ils m’offrent deux très belles « djellabas », et nous les laissons sur un « au revoir » plein d’émotion. Je m’éloigne de mon immeuble en me jurant d’y revenir prochainement.

Nous  récupérons Nacera et Christine, et partons pour Cap Falcon via la Corniche supérieure. Nous déjeunons à Trouville au « Mistral ». Un menu à base de soles, calamars, rougets, poivrons marinés : un vrai régal ! Et la promenade reprend. Nous traversons Aïn  El Turk, et une nouvelle fois mon cœur s’accélère. Dans quelques instants, la baie du Cap Falcon va s’ouvrir à moi, je vais descendre sur la plage par la route des dunes, à hauteur du cabanon de ma jeunesse, je vais marcher sur le sable, dans l’eau, ce sable et cette eau que je vais apprécier autrement, avec une volupté particulière.

Ouah ! L’entrée du village a bien changé : premier choc ! Des constructions à perte de vue, les commerces de la rue centrale sont là, mais je ne les reconnais pas tous !

Nous arrivons en bas du phare. Là encore des maisons non finies, entassées les unes sur les autres sans aucun goût particulier !

Ah ! La route du phare est fermée : base militaire ! Bon tant pis! Nous retournons sur nos pas direction la plage. Je ne reconnais plus grand-chose ! Ce n’est pas possible. Ça n’a pas pu changer à ce point ! Je ne suis qu’en interrogations !! Je ne retrouve même pas la route des dunes, celle que nous prenions pour arriver au cabanon.

A l’extrémité de la baie près du grand garage à bateaux qui lui est toujours bien en place, nous descendons par un de ces nombreux escaliers déjà présents à l’époque.

L’île au chameau me tourne un peu le dos, peut-être un peu honteuse du spectacle offert ?

Nous sommes sur la plage. Elle est sale ce qui donne au sable une couleur triste. Le contraste vient de l’eau, claire, attirante.

Je marche suivi par Malek et Christine qui ont certainement décelé la tension qui monte en moi. Je leur suis reconnaissant de ne pas en rajouter, de ne rien dire, de me laisser commenter seul, tentant de minimiser la gifle que je viens de prendre en pleine figure, mais surtout en plein cœur. Je ne reconnais vraiment plus grand-chose !

Tout a été pratiquement détruit. Nos cabanons n’existent plus. L’impression qu’ils ont été recouverts de béton, de pierres, de murs, de peintures qui n’ont rien à faire là ! Ce n’est pas possible !

Cet endroit magique, où grâce à mon oncle Julien nous passions des vacances de rêve, cet endroit est mort ! Toutes les photos qui s’y attachent sont pourtant bien réelles. Que s’est-il passé ?

Les dunes que nous dévalions avec ma cousine Monique en roulades successives à en perdre la tête et l’équilibre, ces dunes où nous nous cachions pour fumer nos premières cigarettes à la menthe.

J’ai le cœur lourd et je me raccroche aux souvenirs pour faire fuir ce moment. J’ai envie de pleurer, mais le passé me rassure.

En fin d'après-midi après une journée de plage bien remplie, j’enfilais mon ensemble bleu ciel, pantalon et chemise, confectionné par ma grand-mère, mes mocassins blancs, et avec copains et copines, on « montait » au village, rassemblés autour d’un juke-box qui déversait les succès de Paul Anka, d’Elvis Presley, des Chaussettes Noires…Le terrain de hand où j’arborais un polo noir  avec un numéro 1 cousu dans le dos, un short blanc et des chaussettes rouges que je rentrais pour cacher le liseré blanc en haut…comme l’équipe de France…La course annuelle de canoë kayak entre Cap Falcon et Aïn El Turk et tous ces équipages venus d’un peu partout. J’enviais mon frère qui y participait avec mon cousin Dédé dans une embarcation tellement lourde que la devise de Pierre de Coubertin leur allait à merveille !...Le bob  blanc de la marine américaine que nous portions comme un étendard magique et nos maillots de bain Minville !...Mon oncle Julien, pêcheur invétéré qui partait très tôt le matin en mer avec mon père, et que nous rappelions vers midi en baissant le store orange sur la terrasse…Les jeux de guerre avec un copain qui nous offrait un véritable trésor : casques, ceintures, fausses grenades achetés dans un surplus…

Le soir après le dîner, les retrouvailles sur le sable autour d’un feu, où emmitouflés dans des couvertures, nous découvrions les premiers émois, les premiers flirts !...

Nous quittons Cap Falcon, et je n’en crois toujours pas mes yeux. Oran s’est offerte à moi, vieillie oui, défraîchie oui, mais vraie, authentique, et là cette sensation de carton pâte qui va s’écrouler, qui ne ressemble à rien !

Nous longeons la côte vers les Andalouses, Bou Sfer, pour retrouver la Corniche, le rocher de la Vieille, l’Escargot redessiné mais où l’on aperçoit l’ancien tracé, le fort de Mers El Kebir, le fameux tunnel à l’entrée du port.

Nous passons dire bonjour à d’autres amis de Malek et Nacera et rentrons sur Canastel.

Christine prépare les valises. Eh oui demain matin je vais quitter ma deuxième famille.

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J
QUAND VAS TU ARRETER DE ME FAIRE CHIALER A CHACUN DE TES EPISODES MERCI MERCI TOUT DE MEME CA FAIT DU BIEN
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