JO 2012: une anglaise bien française !

(crédit photo: ITU )

En octobre Jessica Harrison fêtera ses 35 ans, c’est dire l’importance de l’année 2012 pour cet athlète dont l’histoire sportive est marquée par des débuts sur le circuit international il y a 17 ans déjà !!

A 12 ans elle fait ses premiers pas sur des courses, grâce à un père qui pratique le triathlon en pur amateur. Il obtient des résultats qui lui donnent envie d’aller plus loin. Sa discipline d’origine la natation est comme pour beaucoup le tremplin idéal, et comme le vélo est aussi un objet familier, eh bien c’est décidé !!
Elle a 15 ans quand elle représente la Grande Bretagne au mondial Junior. Mais c’est à 18 ans que les choses sérieuses commencent avec une belle 8ème place à Cancun.

Elle compte 3 titres de championne de Grande Bretagne en junior, et en 1997 elle termine 9ème en élite au championnat du monde à Perth.
Après ces débuts prometteurs, les choses vont se compliquer. 1998 : une année difficile avec de mauvais résultats sur la coupe du monde où elle se retrouve sur 5 participations au-delà de la 25ème place. Idem pour les Europes où elle se loupe aussi (28ème !).

On la retrouve sur les tablettes internationales en 2002, avec des classements en amélioration, mais encore loin de ses envies. 10ème à Madère, 2 fois 14ème à Lausanne et Tisjausvaros et 18ème à Nice en coupe du monde. Elle rate son championnat du monde à Cancun et ne prend que la 23ème place.

2003 : 9 courses internationales et là encore elle ne peut tirer son épingle du jeu que sur ses terres à Salford (6ème) et 2 10ème places à Madère toujours sur la world cup et au championnat d’Europe à Carlsbad.

2004: moitié moins de courses et toujours une certaine inconstance. 8 et 9 à Corner Brook et Salford (WC), mais seulement 41ème au mondial à Madère.

Pensant être « barrée » par d’autres triathlètes anglaises plus performantes, elle fait le choix en 2005 de changer de nationalité car la seule chose qui compte à ses yeux, c’est la course olympique !! Elle devient française sans aucun problème, elle qui déjà depuis quelques années manie en la maltraitant avec beaucoup de charme la langue de Molière !! Elle court toujours sous les couleurs de Poissy, club cher à son cœur, à qui elle doit aussi beaucoup (merci la famille Gros !).
Une situation personnelle qui se stabilise, des conditions d’entraînement au top, et là voilà à nouveau sur la route de Pékin !

On est donc en 2005, et déjà des performances qui lui redonnent de l’espoir, car si devant la concurrence est sévère, eh bien Jess se rapproche lentement mais sûrement des meilleures. Pour preuve 1 top 20 (Salford 18) et 2 top 15 (Madrid 12 et Hambourg 14), sans oublier sa belle 3ème place en coupe d’Europe à Palerme.

2006 se profile, et notre « française » continue d’avancer positivement : Doha et Salford (4), Madrid (7), Corner Brook (11) côté coupe du monde. En France, elle se classe 12ème à Autun lors du championnat d’Europe, réalisant au passage le meilleur temps natation (20’14) en compagnie d’une certaine Portugaise Vanessa Fernandes (médaille d’or), mais payant sur la course à pied une débauche d’énergie pour garder le contact avec les meilleures ! Elle prend la 14ème place lors du mondial à Lausanne, et remporte le bronze à Alanya sur une coupe d’Europe.

En 2007, quatre éclairs une 6ème place à des Moines, une 9ème à Hambourg au mondial et 10ème à Kitzbühel et Eilat, mais les yeux les pensées et le corps sont déjà ailleurs et plus particulièrement  à Pékin et sa première olympiade ! 9ème aux « europes », elle fait 3 tops 10 en world cup : Ishigaki (10), Hambourg (6), et Lorient (3 et un super souvenir à la clé). Entre temps les JO ont rendu leur verdict où elle obtient une belle 12ème place.

2009 est placé sous le signe de performances intéressantes en world cup series 3ème à Madrid, 7ème à Washington, 9ème lors de la grande finale à Gold Coast, et deux 3èmes places à Alanya ( ETU) et Huatulco ( world cup).

En 2010 elle se retrouve pratiquement sur chaque course dans le top 15 (Sydney 7, Séoul 8, Madrid 14, Hambourg 11, Londres 10).

L’an dernier, son début de saison est un peu chaotique. Elle se loupe sur le test event à Londres, qualificatif pour les Jeux, et il faut attendre le championnat du monde sprint à Lausanne pour que le vent de la révolte sonne. Disqualifiée la veille en individuel alors qu’elle réalise le meilleur chrono natation, le lendemain elle termine 4ème avec ses coéquipiers (Emmie Charayron Vincent Luis et David Hauss) sur l’épreuve relais derrière la Grande Bretagne, la Suisse et l’Allemagne, mais devant les USA et l ’Australie ! Excusez du peu !

Et puis il y a ce week-end à Vendôme où j’ai eu en face de moi une fille plus déterminée que jamais ! Il lui fallait prouver en remportant le titre national que certaines mises au point avaient du bon, qu’elle les prenait en compte. Et c’est bien la première fois que je croisais une Jessica Harrison aussi concentrée, aussi fermée, aussi sûre d’elle. Elle l’a prouvé le lendemain et peu après avec sa 7ème place à Pékin lors de la grande finale de la « world cup series », et sa très belle 1ère place à Tongyeong.

Même si la tâche s’annonce ardue, Jessica Harrison jouera sa chance à fond (qui, plus est pas loin de chez elle), car elle le sait elle n’en aura peut-être pas d’autres ! En attendant elle qui se passionne pour de très nombreuses choses, qui adore la vie, tentera de s’imprégner de la force et de l’histoire de son modèle Karen Smyers…Et quelle histoire !!